Historique (Les dévastations).
L’église a connu bien des vicissitudes imputables non seulement à l’usure du temps, mais aussi au passage des gens de guerre.
Cinquième fenêtre du bas-côté nord de style gothique flamboyant. Elle fut peut-être construite suite aux dégâts occasionnés à l’église lors de la bataille de Tohogne en 1490.
Elle aurait souffert à l’occasion de la bataille de Tohogne, le 3 avril 1490, où les troupes du prince-évêque de Liège Jean de Hornes s’affrontèrent avec celles des de la Marck. Il y aurait eu des dégâts au chœur et du côté nord.
Charpente de la nef. A deux endroits, on peut lire la date 1612 gravée dans les poutres.
En 1568, sous Marguerite de Parme, et lors du retrait des troupes espagnoles, les Calvinistes (Huguenots) procédèrent à des pillages dans la région. C’est probablement à la suite de leur passage que le chœur et la nef de l’église ainsi que la maison pastorale nécessitèrent d’importantes réparations. Il fallut une sentence du Conseil de Luxembourg pour obliger les « seigneurs décimateurs » (percevant la dîme) à payer les réparations qui leur incombaient. Entamés en 1611, les travaux furent achevés en 1617 ! Ils portèrent principalement sur la nef. Les murs gouttereaux furent surélevés et la charpente de la nef fut renouvelée en 1612.
Ancienne photographie du chœur de l’église de Tohogne (cliché IRPA).
En novembre 1643, au cours de la guerre entre la France et l’Espagne, de qui nous dépendions, les Hollandais, alliés des Français, pillèrent le village. Sans doute peut-on leur imputer les dégâts constatés à l’église en 1664 par l’Official du Condroz, notamment à la tour, aux nefs et au chœur. La tour sera reconstruite vers 1680 par les paroissiens qui vendront pour cela les « bois et ferails » des anciennes tour et flèche de l’église. Le chœur, quant à lui, fut reconstruit par les « décimateurs » ab ipsis fundamentis (à partir des anciennes fondations) . La fin des travaux eut lieu en 1682. La paroisse vécut ensuite une période normale, centrée sur « l’aite » (le cimetière), son église et la cure, vraie maison de ferme, encore appelée « al cure ».
Le presbytère de Tohogne.
Le curé qui eut à porter toutes les souffrances de la grande Révolution, est Jean-Baptiste Simon ; réfugié « dans un vil fournil » à Verlaine, il laissa un intéressant mémoire de ce qui se passa en ces sombres années. Les biens de l’église furent mis à l’encan national. Et après, il fallut restaurer l’église, construire un nouveau presbytère. On découvrit alors, en 1828, « une belle cave dans l’église au milieu de l’allée entre les premiers bancs ». En 1829, on refit une partie de la façade de la tour à neuf et on la décrépit entièrement. Le parvis fut restauré en 1832.
Dès 1869, on parle d’une véritable restauration pour assurer une bonne conservation de l’édifice. En fait, en 1870, on se borne à effectuer de petits travaux secondaires.
|